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Le sommet de Paris sera-t-il un fiasco comparable à celui de Copenhague ?
Sommes nous condamnés à plonger vers un réchauffement planétaire de 4 à 6°C ? Notre avenir va-t-il se refermer sur l'imprévisibilité
des chocs climatiques et les déchirements des conflits ? Sommes nous prisonniers du renoncement des Etats, des lobbys et des milliards du pétrole ?
Texte de Yannick Jadot
Dessins de Léo Quievreux
au
Passager Clandestin
16€
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Une autre vie
est possible
Jean Claude Guillebaud
"J'aimerais trouver les mots pour dire à quel point m'afflige la désespérance contemporaine. Elle est un gaz toxique que nous respirons chaque jour sans réfléchir. Or la réalité n'est jamais aussi sombre. Ombres et lumières y sont toujours mêlées. L'espérance n'implique donc ni aveuglement ni sotte crédulité. Elle est lucide mais têtue. J'y repense chaque matin à l'aube, quand je vois rosir le ciel au dessus des toits de Paris ou monter la lumière derrière la forêt, chez moi en Charente...
L'espérance a partie liée avec cette infatigable recommencement du matin. Elle vise l'avenir mais se vit aujourd'hui les yeux ouverts. Avec passion."
Jean Claude Guillebaud s'insurge contre la désespérance qui habite nos sociétés. Il nous convainc que, décidément, l'avenir a besoin de nous. Ce texte de combat est l'un des plus personnel qu'il est écrit.
Edition L'Iconoclaste
14 euros |
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Le
Temps des riches
Anatomie d'une sécession
Thierry Pech
La France
est le théâtre d'un puissant mouvement de sécession
des riches. Installés comme en apesanteur au-dessus
de la société qui les a fait rois, ils semblent avoir
oublié jusqu'au souvenir de ce qu'ils lui doivent. Ils
suscitent pour cette raison une indignation croissante
et légitime. Mais la sécession des riches est aussi
l'œuvre d'une époque marquée par le culte de la réussite
individuelle, la fascination pour l'argent et le refus
de l'impôt. Cette contradiction est la signature d'une
démocratie déchirée entre la religion de la compétition
et les impératifs de la solidarité. On condamne en public
ce que l'on attise en privé, on brûle les idoles que
l'on célébrait hier... Comment sortir de cette impasse
?
Editions
du Seuil, Essais
15 euros
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Pour
une révolution fiscale
Thomas Piketty, Camille Landais, Emmanuel
Saez
La fiscalité française est asphyxiée par sa complexité,
son manque de transparence et l'accumulation de privilèges
pour une minorité de contribuables ultra-riches. Mais
on en reste trop souvent, en la matière, à des énoncés
aussi vagues que stériles. Ce livre innove en proposant
une critique d'ensemble du système fiscal français.
Il démontre scientifiquement, pour la première fois,
le caractère régressif de l'impôt dans notre pays (ce
qui signifie que, tous prélèvements confondus, les taux
d'imposition sont plus élevés pour les ménages les plus
modestes et s'abaissent pour les plus riches). Pour
cette raison, il fera date. Mais cette analyse au scalpel
ne se contente pas de mettre au jour l'injustice du
système. Elle plaide pour une révolution fiscale, chiffrée
et opérationnelle, fondée sur trois principes : équité,
progressivité réelle, démocratie. Ce livre contribue
de manière décisive à l'édification d'une nouvelle critique
sociale et se pose au centre du débat politique pour
les années à venir.
Coédition Seuil - La République des idées
12.5 euros
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Pourquoi
ce livre sur les gaz de schiste alors que certains pensent
que le dossier du gaz et du pétrole de schiste est définitivement
clos dans notre pays, depuis l'adoption d'une loi prévoyant
l'interdiction de la technique de fracturation hydraulique
? Après avoir rappelé l'extraordinaire mobilisation
contre les gaz de schiste notre livre démontre que la
loi adoptée ne règle… rien. Car l'appétit des sociétés
pétrolières et des investisseurs pour ces gaz de schiste
est plus important que jamais. Partout dans le monde,
de la Pologne à l'Argentine, de la Chine aux Etats-Unis,
des projets gigantesques d'exploitation de gaz et pétrole
de schiste voient le jour. Notre pays fera t-il longtemps
figure de « village gaulois » ? Alors que les dérèglements
climatiques s'amplifient et qu'une mutation énergétique
planétaire devient chaque jour plus urgente, ces projets
d'exploitation des gaz de schiste contribuent à retarder
dramatiquement un indispensable changement de paradigme.
Notre livre place la question des choix énergétiques
au cœur de sa réflexion, alors que nous entrons dans
une période politique cruciale qui devrait, pensons-nous,
mettre cette problématique au centre du débat public.
Ce livre révèle aussi qu'iI y a bien une histoire secrète
des gaz de schiste, qui mène de l'ancien vice-président
américain, Dick Cheney, au demi-frère d'un certain Patrick
Balkany, en passant par la haute administration de notre
pays. Au final cette affaire des gaz de schiste est
aussi un formidable révélateur de nos appétits de consommation,
de notre aveuglement devant la crise climatique et de
l'affaissement de l'esprit démocratique. Enfin, il faut
que vous sachiez que Julien Balkany, demi -frère de
Patrick Balkany et ex vice-président non exécutif de
la société Toréador (titulaire d'un permis d'exploration
de pétrole de schiste dans le bassin de Paris) a fait
pression sur l'éditeur et les auteurs de ce livre :
il nous menace de poursuites en diffamation. Pour quel
motif ? Nous aimerions bien le savoir… L'intimidation
est une arme, mais bien entendu, nous n'avons rien modifié
à notre livre sur les gaz de schiste suite à ces pressions
inacceptables.
Les
Liens qui Libèrent (LLL) 18 €
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Manger bio,
est ce vraiment du luxe ?
comment comparer les coûts entre bio et non bio
?
Dans ce livre, l'auteur met tout sur la table et apporte
des réponses sans ambiguïté.
Disons le d'emblée : manger bio n'est pas plus
cher que consommer des produits "conventionnels"
à condition de mieux équilibrer les repas.
Terre
vivante
17 euros
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"Crises
? Vous avez dit crises ?
Tenez : vous avez l'embarras du choix. Effondrement
de l'économie et des finances mondiales, pauvreté
et inégalités croissantes depuis trente
ans, combat quatidien de millions de gens pour accéder
à l'eau et à la nourriture, réchauffement
climatique aux conséquences humaines désastreuses.
toutes ces crises procèdent des mêmes politiques
néo-libérales mises en oeuvre dans le
monde par les mêmes acteurs ; elles s'aggravent
mutuellement et pourtant aucune n'est une fatalité.
Nous pourrions ouir d'un monde propre, vert, riche et
juste, où chacun vivrait dignement.
A leur logique, oposons la notre."
Albin
Michel
20 euros
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Au fil des
expériences de vie qui émaillent ce récit,
s'est imposée à Pierre Rabhi une évidence
: seul le choix de la modération de nos besoins
et désirs, le choix d'une sobriété
libératrice et volontairement consentie, permettra
de rompre avec cet ordre anthropophage appelé "mondialisation".
Ainsi pourrons nous remettre l'humain et la nature au
coeur de nos préoccupations, et redonner, enfin,
au monde légèreté et saveur.
Acte
Sud
15
euros
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C'est le plus foudroyant développement
technologique de l'histoire.
En 10 ans le téléphone portable a colonisé nos vies, avec
l'active participation du public et pour le bénéfice de l'industrie.
Ce déferlement signe la victoire du marketting technologique contre les
évidences. Non seulement les ravages-écologiques, sanitaires, sociaux,
psychologiques- du portable sont niés, mais il n'est pas exclu que
sa possession devienne obligatoire pour survivre à Technopolis. A
l'échelle planétaire (déchets électroniques, massacres
de populations et d'espèces menacées), nationale (surveillance,
technification des rapports sociaux, bombardement publicitaire), locale (pollutions,
pillages des ressources et des fonds publics) et individuelle (addiction, détérioration
de la santé et autisme social), découvrons ce gadget devenu fléau
absolu. Editions
l'Echappée Collection
Négatif 7
euros | |
Après
la démocratie
L'élection de Nicolas Sarkozy semble avoir placé la France en état d'apesanteur
: cadeaux fiscaux aux plus riches, socialistes passés à droite, qu'ils aient ou
non quitté le PS, atlantisme, exhibitionnisme présidentiel, désignation de boucs
émissaires immigrés ou musulmans, etc., etc. Dénoncer l'action de Nicolas
Sarkozy ne suffit pas. C'est en partie grâce à ses défauts qu'il a été élu.
Sous la diversité des symptômes, c'est d'une véritable crise de la démocratie
qu'il s'agit. Pour la comprendre, il faut identifier, au présent et dans
la longue durée de l'histoire, ces facteurs lourds que sont le vide religieux,
la montée de l'individualisme narcissique, la stagnation éducative, la nouvelle
stratification sociale, l'impact destructeur du libre-échange, l'appauvrissement
des classes moyennes, l'égarement des classes supérieures qui ont fait sécession
de la société. Emmanuel Todd ne ménage personne, dans aucun camp. Son approche
permet de comprendre pourquoi la société française hésite entre ethnicisation
et retour de la lutte des classes. Elle oblige à se demander si les hommes politiques,
incapables de manipuler plus longtemps notre " démocratie d'opinion ", ne vont
pas purement et simplement supprimer le suffrage universel. A moins que, cédant
à la pression de la société, ils n'acceptent d'envisager une nouvelle politique
économique, protectionniste à l'échelle européenne. Emmanuel
Todd est historien, démographe et sociologue. |
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Pour
sauver la Planète, sortez du Capitalisme Le
capitalisme, après un règne de deux cent ans, s'est métamorphosé en entrant dans
une phase mortifère : il génère tout à la fois une crise économique majeure et
une crise écologique d'ampleur historique. Pour sauver la planète, il faut sortir
du capitalisme, en reconstruisant une société où l'économie n'est pas reine mais
outil, où la coopération l'emporte sur la compétition, où le bien commun prévaut
sur le profit. Dans un récit original, l'auteur explique comment le capitalisme
a changé de régime depuis les années 1980 et a réussi à imposer son modèle individualiste
de comportement, marginalisant les logiques collectives. Pour en sortir, il faut
prioritairement se défaire de ce conditionnement psychique. L'oligarchie cherche
à détourner l'attention d'un public de plus en plus conscient du désastre imminent
en lui faisant croire que la technologie pourrait surmonter l'obstacle. Cette
illusion ne vise qu'à perpétuer le système de domination en vigueur. Comme l'illustre
la démonstration ancrée dans la réalité et animée de nombreux reportages, l'avenir
n'est pas dans la technologie, mais dans un nouvel agencement des relations sociales.
Ce qui fera pencher la balance, c'est la force et la vitesse avec lesquelles nous
saurons retrouver l'exigence de la solidarité. |
Janvier
2009 aux éditions du Seuil |
Comment
les riches détruisent le monde A
lire absolument. Les
trois ou quatre générations situées à la charnière du troisième millénaire sont
les premières dans l’histoire de l’humanité, depuis que les bipèdes arpentent
la planète, à se heurter aux limites de la biosphère. Cette rencontre ne se fait
pas sous le signe de l’harmonie, mais sous celui d’une crise écologique majeure.
Soulignons-en quelques aspects. Le premier d’entre eux est l’inquiétude nouvelle
des climatologues : ils raisonnent depuis quelques années sur l’hypothèse d’une
irréversibilité possible du changement climatique. Jusqu’à présent, on pensait
qu’un réchauffement graduel interviendrait, mais que, quand l’humanité se rendrait
compte de la gravité de la situation, il serait possible de revenir en arrière
et de retrouver l’équilibre climatique. Les climatologues nous disent qu’il est
possible qu’on atteigne un seuil tel que le système climatique dérape vers un
désordre irréversible. Plusieurs séries d’observations nourrissent cette inquiétude
: les glaciers du Groenland fondent bien plus vite que ne le prévoyaient les modélisateurs
; les océans pourraient pomper moins de gaz carbonique ; le réchauffement déjà
à l’œuvre, accélérer la fonte du pergélisol, cette immense couche de terre gelée
située en Sibérie et au Canada, qui de ce fait menacerait de relâcher les quantités
énormes de gaz carbonique et de méthane qu’elle recèle. Une deuxième observation
est que la crise écologique ne se réduit pas au changement climatique. Celui-ci
est le phénomène le mieux connu du grand public, il n’est cependant qu’un volet
de la crise globale, dont un autre a une importance sans doute équivalente : l’érosion
de la biodiversité, dont l’ampleur ne peut être mieux illustrée que par le fait
que les spécialistes parlent de « sixième crise d’extinction » pour désigner la
disparition accélérée d’espèces que notre époque expérimente. La cinquième crise
d’extinction, il y a soixante-cinq millions d’années, avait vu la disparition
des dinosaures. Troisième volet, peut-être moins sensible ou moins bien synthétisé
que la problématique du changement climatique : une contamination chimique généralisée
de notre environnement, dont deux aspects sont particulièrement troublants. D’une
part, les chaînes alimentaires sont contaminées, certes à des doses minimes, par
des polluants chimiques. D’autre part, il apparaît de plus en plus clairement
que le plus grand écosystème de la planète, l’ensemble des océans, que l’on pensait
presque in?ni dans sa capacité de régénération, est de plus en plus affaibli,
soit par la pollution, soit par la dégradation de tel ou tel de ses écosystèmes
particuliers. Cette entrée en matière définit l’urgence politique de notre époque.
Cependant, ce n’est pas d’aujourd’hui, ni même d’hier, mais depuis plusieurs décennies
que notre société est avertie du péril. Depuis que Rachel Carson a lancé l’alerte
avec Le Printemps silencieux en 1962, depuis que, dans les années 1970, la question
écologique a pénétré avec éclat le débat public, conférences internationales,
articles scientifiques, luttes des écologistes ont depuis lors amassé une masse
de connaissances confirmant toujours la tendance générale. Pourquoi, alors, nos
sociétés ne s’orientent-elles pas vraiment vers les politiques qui permettraient
d’éviter l’approfondissement de la crise écologique ? C’est la question cruciale.
Pour y répondre, il faut analyser les rapports de pouvoir dans nos sociétés. Elles
sont en effet organisées pour bloquer ces politiques nécessaires. Comment ? Depuis
une vingtaine d’années, le capitalisme se caractérise par le retour de la pauvreté
dans les pays riches. Le recul du taux de pauvreté, continu depuis la fin des
années 1940, s’est interrompu dans les pays occidentaux voire, dans certains cas,
s’est inversé. De même, le nombre de personnes en situation de précarité, c’est-à-dire
légèrement au-dessus du seuil de pauvreté, augmente lui aussi de façon régulière.
Par ailleurs, au niveau mondial, le nombre de personnes en situation de pauvreté
absolue, c’est-à-dire disposant de moins de 2 dollars par jour, reste de l’ordre
de 2 milliards, tandis que l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture
(en anglais, Food and Agricultural Organization, FAO) estime à 820 millions le
nombre d’humains insuffisamment nourris. L’augmentation des inégalités depuis
une vingtaine d’années constitue un autre aspect de la crise sociale. De nombreuses
études l’attestent. L’une d’entre elles, conduite par deux économistes de Harvard
et du Federal Reserve Board, est des plus parlantes. Carola Frydman et Raven E.
Saks ont comparé le rapport entre le salaire gagné par les trois premiers dirigeants
des cinq cents plus grandes entreprises américaines et le salaire moyen de leurs
employés. Cet indicateur de l’évolution des inégalités reste stable des années
1940, moment où commence l’observation, jusqu’aux années 1970 : les patrons des
entreprises considérées gagnaient environ trente-cinq fois le salaire moyen de
leurs employés. Puis se produit un décrochement à partir des années 1980, et le
rapport monte de façon assez régulière jusqu’à atteindre environ cent trente dans
les années 2000. Ces études signifient qu’une rupture majeure est intervenue dans
le fonctionnement du capitalisme depuis soixante ans. Durant ce que l’on a appelé
les « trente glorieuses », l’enrichissement collectif permis par la hausse continue
de la productivité était assez équitablement distribué entre capital et travail,
si bien que les rapports d’inégalité demeuraient stables. A partir des années
1980, un ensemble de circonstances, qu’il n’est pas lieu d’analyser ici, a conduit
à un décrochage de plus en plus prononcé entre les détenteurs du capital et la
masse des citoyens. L’oligarchie accumule revenus et patrimoine à un degré jamais
vu depuis un siècle. Il est essentiel de s’intéresser à la façon concrète dont
les hyper-riches utilisent leur argent. Celui-ci n’est plus caché comme au temps
de l’austère bourgeoisie protestante décrite par Max Weber : il nourrit au contraire
une consommation outrancière de yachts, d’avions privés, de résidences immenses,
de bijoux, de montres, de voyages exotiques, d’un fatras clinquant de dilapidation
somptuaire. Les Français découvrent avec M. Nicolas Sarkozy un exemple désolant
de ce comportement tape-à-l’œil. Pourquoi cela est-il un moteur de la crise écologique
? Pour le comprendre, il nous faut nous tourner vers le grand économiste Thorstein
Veblen, dont la pensée était rangée par Raymond Aron au même niveau que celles
de Carl von Clausewitz ou d’Alexis de Tocqueville. Bien oubliée aujourd’hui, elle
n’en présente pas moins une saisissante pertinence. Résumons-la à l’extrême. Que
disait Veblen ? Que la tendance à rivaliser est inhérente à la nature humaine.
Chacun d’entre nous a une propension à se comparer aux autres, et cherche à manifester
par tel ou tel trait extérieur une petite supériorité, une différence symbolique
par rapport aux personnes avec lesquelles il vit. Veblen ne prétendait pas que
la nature humaine se réduit à ce trait, il ne le jugeait pas d’un point de vue
moral, il le constatait. S’appuyant sur les nombreux témoignages des ethnographes
de son époque, il constatait aussi que cette forme de rivalité symbolique s’observe
dans toutes les sociétés. De surcroît, poursuivait-il, toutes les sociétés produisent
assez aisément la richesse nécessaire pour satisfaire leurs besoins de nourriture,
de logement, d’éducation des enfants, de convivialité, etc. Pourtant, elles produisent
généralement une quantité de richesses bien supérieure à la satisfaction de ces
besoins. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit de permettre à leurs membres de se distinguer
les uns des autres. Veblen constatait ensuite qu’existent le plus souvent plusieurs
classes au sein de la société. Chacune d’entre elles est régie par le principe
de la rivalité ostentatoire. Et, dans chaque classe, les individus prennent comme
modèle le comportement en vigueur dans la couche sociale supérieure, qui montre
ce qu’il est bien, ce qu’il est chic de faire. La couche sociale imitée prend
elle-même exemple sur celle qui est située au-dessus d’elle dans l’échelle de
la fortune. Cette imitation se reproduit de bas en haut, si bien que la classe
située au sommet définit le modèle culturel général de ce qui est prestigieux,
de ce qui en impose aux autres. Que se passe-t-il dans une société très inégalitaire
? Elle génère un gaspillage énorme, parce que la dilapidation matérielle de l’oligarchie
– elle-même en proie à la compétition ostentatoire – sert d’exemple à toute la
société. Chacun à son niveau, dans la limite de ses revenus, cherche à acquérir
les biens et les signes les plus valorisés. Médias, publicité, films, feuilletons,
magazines « people » sont les outils de diffusion du modèle culturel dominant.
Comment alors l’oligarchie bloque-t-elle les évolutions nécessaires pour prévenir
l’aggravation de la crise écologique ? Directement, bien sûr, par les puissants
leviers – politiques, économiques et médiatiques – dont elle dispose et dont elle
use afin de maintenir ses privilèges. Mais aussi indirectement, et c’est d’une
importance équivalente, par ce modèle culturel de consommation qui imprègne toute
la société et en définit la normalité. Nous rebouclons maintenant avec l’écologie.
Prévenir l’aggravation de la crise écologique, et même commencer à restaurer l’environnement,
est dans le principe assez simple : il faut que l’humanité réduise son impact
sur la biosphère. Y parvenir est également en principe assez simple : cela signifie
réduire nos prélèvements de minerais, de bois, d’eau, d’or, de pétrole, etc.,
et réduire nos rejets de gaz à effet de serre, de déchets chimiques, de matières
radioactives, d’emballages, etc. Ce qui signifie réduire la consommation matérielle
globale de nos sociétés. Une telle réduction constitue le levier essentiel pour
changer la donne écologique. Qui va réduire sa consommation matérielle ? On estime
que 20 à 30 % de la population mondiale consomme 70 à 80 % des ressources tirées
chaque année de la biosphère. C’est donc de ces 20 à 30 % que le changement doit
venir, c’est-à-dire, pour l’essentiel, des peuples d’Amérique du nord, d’Europe
et du Japon. Au sein de ces sociétés surdéveloppées, ce n’est pas aux pauvres,
aux RMIstes, aux salariés modestes que l’on va proposer de réduire la consommation
matérielle. Mais ce n’est pas non plus seulement les hyper-riches qui doivent
opérer cette réduction : car même si MM. Sarkozy, Vincent Bolloré, Alain Minc,
Bernard Arnault, Arnaud Lagardère, Jacques Attali et leur cortège d’oligarques
se passent de limousines avec chauffeurs, de montres clinquantes, de shopping
en 4 x 4 à Saint-Tropez, ils ne sont pas assez nombreux pour que cela change suffi-
samment l’impact écologique collectif. C’est à l’ensemble des classes moyennes
occidentales que doit être proposée la réduction de la consommation matérielle.
On voit ici que la question de l’inégalité est centrale : les classes moyennes
n’accepteront pas d’aller dans la direction d’une moindre consommation matérielle
si perdure la situation actuelle d’inégalité, si le changement nécessaire n’est
pas équitablement adopté. Recréer le sentiment de solidarité essentiel pour parvenir
à cette réorientation radicale de notre culture suppose évidemment que soit entrepris
un resserrement rigoureux des inégalités – ce qui, par ailleurs, transformerait
le modèle culturel existant. La proposition de baisse de la consommation matérielle
peut sembler provocante dans le bain idéologique dans lequel nous sommes plongés.
Mais, aujourd’hui, l’augmentation de la consommation matérielle globale n’est
plus associée avec une augmentation du bien-être collectif – elle entraîne au
contraire une dégradation de ce bien-être. Une civilisation choisissant la réduction
de la consommation matérielle verra par ailleurs s’ouvrir la porte d’autres politiques.
Outillée par le transfert de richesses que permettra la réduction des inégalités,
elle pourra stimuler les activités humaines socialement utiles et à faible impact
écologique. Santé, éducation, transports, énergie, agriculture sont autant de
domaines où les besoins sociaux sont grands et les possibilités d’action importantes.
Il s’agit de renouveler l’économie par l’idée de l’utilité humaine plutôt que
par l’obsession de la production matérielle, de favoriser le lien social plutôt
que la satisfaction individuelle. Face à la crise écologique, il nous faut consommer
moins pour répartir mieux. Afin de mieux vivre ensemble plutôt que de consommer
seuls. Hervé Kempf. |
Perspectives
de l'environnement de l'OCDE à l'horizon 2030
La Direction de l'Environnement de l'OCDE (Organisation pour la Coopération
et le Développement Economiques) vient de faire paraître (mars 2008) un Rapport
capital préconisant une action rapide contre le changement climatique. L'échéance
étudiée (2030) est beaucoup plus rapprochée que celle considérée par la précédente
étude de grande ampleur, celle publiée en 2006 par l'économiste britannique Nicholas
Stern, qui s'intéressait à la situation à la fin du siècle. Comment le développement
économique et social influencera-t-il l'évolution de l'environnement à l'horizon
2030 ? Quelles politiques seront nécessaires afin de répondre aux principaux défis
environnementaux ? Comment les pays membres et les pays non membres de l'OCDE
peuvent-ils unir leurs efforts pour relever ces défis ? Les Perspectives de l'environnement
de l'OCDE à l'horizon 2030 présentent des analyses des tendances économiques et
environnementales jusqu'en 2030, ainsi que des simulations de politiques visant
à faire face aux principaux problèmes. Sans nouvelles politiques, nous risquons
de causer des dommages irréversibles à l'environnement et à la base des ressources
naturelles nécessaires pour soutenir la croissance économique et le bien-être
de tous. L'inaction des pouvoirs publics a un coût élevé. Mais les Perspectives
montrent que relever les principaux défis environnementaux d'aujourd'hui - y compris
le changement climatique, l'appauvrissement de la biodiversité, le manque d'eau
et les impacts de la pollution sur la santé - n'est pas impossible ni inabordable.
Elles mettent en lumière un ensemble de politiques qui pourraient permettre de
relever ces défis d'une manière économique. Le champ d'observation des Perspectives
a été élargi par rapport à l'édition 2001, afin de tenir compte des évolutions
concernant aussi bien les pays de l'OCDE que le Brésil, la Russie, l'Inde, l'Indonésie,
la Chine et l'Afrique du Sud (BRIICS), et d'examiner comment ils pourraient mieux
coopérer pour résoudre les problèmes d'environnement au niveau mondial et local.
A noter : Ce livre comprend
des StatLinks, des liens URLs qui permettent de télécharger les tableaux et les
graphiques par Internet. | |
L'état
de la planète 2006. Gros plan sur la Chine et l'Inde, par l'institut Worldwatch
(L'Etat de la planète éditions,
2006, 278 p., 19 euros) Fondé en 1974 par Lester R. Brown, le Worldwatch
Institute, situé à Washington (D.C.), œuvre à la construction d'un avenir meilleur.
Il publie chaque année un rapport bourré d'indicateurs sur le bien-être de la
Terre. L'institut WorldWatch suit et évalue la pollution, les changements climatiques,
la couverture forestière, la démographie, la production alimentaire, les ressources
en eau, la diversité biologique, ainsi que d'autres tendances. Tous les travaux
de l'Institut Worldwatch reflètent son credo : constat, analyse, proposition de
solutions et présentation des meilleures pratiques. C'est sans doute cette attitude
pragmatique, mais également ses critiques du productivisme sauvage, qui lui valent
son incontestable renom. Il n'existe pas de référence plus utile pour tous ceux
qui s'intéressent aux problématiques écologistes, c'est pourquoi cette somme annuelle
est rapidement traduite dans des dizaines de langues différentes. Sa diffusion
est malheureusement confidentielle en France (signe de notre retard en dépit de
nos fanfaronnades), et certaines années il ne se trouve même aucun éditeur pour
le traduire … Le cru 2006 de L'état de la planète fait la part belle aux changements
induits par l'irruption de la Chine et de l'Inde sur la scène mondiale. Comme
le rappelle Laurence Tubiana dans la préface de l'édition française, "la Chine
consomme aujourd'hui 26% de l'acier mondial, 47% du ciment et est déjà le deuxième
importateur mondial de pétrole". Autant dire que l'objectif des autorités chinoises
de quadrupler le produit intérieur brut (PIB) du pays d'ici à 2020 est une impasse
si cela se fait avec la même intensité en ressources naturelles. L'article de
Christopher Flavin et Gary Gardner montre bien à quel point le défi est loin d'être
gagné. Autre contribution intéressante, celle de Danielle Nierenberg sur l'industrie
mondiale de la viande. L'auteure souligne les risques environnementaux - notamment
sur les ressources en eau potable - que son développement engendre et l'impossibilité
de généraliser les habitudes alimentaires des pays riches à l'ensemble de la planète.
Dans l'alimentation comme pour l'énergie, il va falloir s'habituer à la sobriété
! | |
Effondrement
: Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, par Jared
Diamond (éditions Gallimard,
NRF Essais) Présentation de l'éditeur La question : " Comment des sociétés
ont-elles disparu dans le passé ? " peut aussi se formuler : " Au rythme actuel
de la croissance démographique, et particulièrement de l'augmentation des besoins
économiques, de santé et en énergie, les sociétés contemporaines pourront-elles
survivre demain ? " La
réponse se formule à partir d'un tour du monde dans l'espace et dans le temps
- depuis les sociétés disparues du passé (les îles de Pâques, de Pitcairn et d'Henderson
; les Indiens mimbres et anasazis du sud-ouest des États-Unis ; les sociétés moche
et inca ; les colonies vikings du Groenland) aux sociétés fragilisées d'aujourd'hui
(Rwanda, Haïti et Saint-Domingue, la Chine, le Montana et l'Australie) en passant
par les sociétés qui surent, à un moment donné, enrayer leur effondrement (la
Nouvelle-Guinée, Tipokia et le Japon de l'ère Tokugawa). De cette étude comparée,
et sans pareille, Jared Diamond conclut qu'il n'existe aucun cas dans lequel l'effondrement
d'une société ne serait attribuable qu'aux seuls dommages écologiques. Plusieurs
facteurs, au nombre de cinq, entrent toujours potentiellement en jeu : des dommages
environnementaux ; un changement climatique ; des voisins hostiles ; des rapports
de dépendance avec des partenaires commerciaux ; les réponses apportées par une
société, selon ses valeurs propres, à ces problèmes. Cette complexité des facteurs
permet de croire qu'il n'y a rien d'inéluctable aujourd'hui dans la course accélérée
à la dégradation globalisée de l'environnement. Une dernière partie recense, pour
le lecteur citoyen et consommateur, à partir d'exemples de mobilisations réussies,
les voies par lesquelles il peut d'ores et déjà peser afin que, dans un avenir
que nous écrirons tous, le monde soit durable et moins inéquitable aux pauvres
et démunis. | |
Pesticides.
Révélations sur un scandale français, par Fabrice Nicolino et François Veillerette Pour
la première fois, le dossier des pesticides est ouvert en grand, et il ne pourra
plus être refermé. Savez-vous qu'il y a des pesticides dans la rosée du matin
sur les fleurs ? Savez-vous qu'il y en a dans l'eau de pluie, à Paris, Rennes,
Marseille, Lyon, Bordeaux ? Savez-vous qu'il y en a dans les sources, dans les
nappes les plus profondes, dans les sols, dans les pommes, dans le pain ? Savez-vous
qu'il y en a dans le sang des nouveau-nés, dans le lait des mères, dans la graisse
de nos corps ? Savez-vous qu'il y en a dans l'air intérieur des maisons ? Les
pesticides sont partout, et leurs molécules s'attaquent directement à la vie des
humains et de tous les êtres vivants. Jusqu'au début de 2007, les responsables
de ce désastre sans précédent pouvaient dormir tranquillement. Nul ne les connaissait.
Grâce à un livre, qui paraît chez Fayard le 1er mars, ce n'est plus le cas. Leurs
deux auteurs, Fabrice Nicolino et François Veillerette, sont connus et reconnus.
L'un est journaliste, l'autre responsable écologiste, ancien président de Greenpeace
en France. Ils révèlent, dans le sens le plus fort de ce mot, un système. Un système
né après 1945, grâce auquel l'industrie des pesticides a pris le pouvoir, tous
les pouvoirs. Ce livre donne des noms, tous les noms. Il met en accusation l'Inra
et le ministère de l'Agriculture. Il explore une à une les méthodes du lobby,
dénonce les congrès " scientifiques " truqués et le rôle direct dans la désinformation
de Marcel Valtat, l'homme de l'amiante, celui qui a empêché son interdiction pendant
des décennies. Il raconte au passage le sort fait aux Antilles, dont certaines
zones sont polluées pour des centaines d'années, et la complicité de très hauts
fonctionnaires avec l'industrie dans le terrible dossier du Gaucho. Ce livre ne
pourra donc passer inaperçu. Mais ceux qui sont accusés se battront, et ils en
ont les moyens. Les nôtres sont en comparaison dérisoires. C'est pourquoi nous
comptons sur vos forces. Sur votre volonté. Sur votre liberté. Aidez-vous à faire
connaître ces vérités cachées. Parlez de ce livre ! Nous avons grand besoin de
votre aide. Fabrice Nicolino
et François Veillerette | |
Une
société de chiens Eric
Dupin Edition du Seuil
18 € La difficile
conciliation des idéaux et du réalisme dans une société où les idéalistes sont
perçus comme des niais, et le matérialisme le plus sordide est valorisé. PETIT
VOYAGE DANS LE CYNISME AMBIANT … Présentation de l'éditeur
Qui croit encore à ce qu'il fait ? Nous vivons dans une société d'acteurs désabusés.
L'effondrement des idéologies et des croyances laisse libre cours au jeu des petits
calculs et des grands intérêts. Le cynique moderne se situe en apparence aux antipodes
de son ancêtre de l'Antiquité. Mais, se prenant pour un Dieu et vivant comme une
bête, il partage avec Diogène le mépris du genre humain. Or cette maladie de la
morale sociale se révèle contagieuse. Le cynisme des puissants exerce des effets
en cascade sur l'ensemble de la société. Instrumentaliser autrui sans scrupule,
tout ramener à soi, profiter de la confusion des genres, abuser du pouvoir de
l'argent, professer que toutes les vérités se valent : nos cyniques ont plus d'un
tour dans leur sac pour se frayer un chemin dans un monde réduit à une jungle.
Cet essai démonte quelques-uns de ces stratagèmes maîtrisés par d'importants personnages.
De Thierry Ardisson à Nicolas Sarkozy, en passant par Jean-Marie Messier ou Bernard-Henri
Lévy, les cyniques tiennent le haut du pavé dans nombre de sphères. Le moralisme
ostentatoire du discours public masque mal ce règne généralisé de la ruse et cette
primauté des rapports de forces. Promoteurs d'un état de défiance généralisée,
les cyniques nous préparent une société de chiens. |
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Une
administration éco-responsable :
Le
guide des administrations éco-responsables
ADEME Éditions,
n° réf. 5658, 2005, 50 €.
Guide pour aider les gestionnaires et responsables de services
administratifs à engager des démarches éco-responsables et diminuer
les impacts environnementaux de leurs activités.
Guide
des collectivités éco-responsables
ADEME Éditions,
n° réf. 6241, 2007, CDRom, 40 €.
Guide méthodologique qui apporte aux élus et aux agents les moyens
d'engager puis de pérenniser des démarches éco-responsables au
sein de collectivités petites ou grandes.
Vivre
dans une maison saine Cécile Flé Editions Eyrolles.
Agir pour notre bien être et agir sur le devenir de notre planète,
tel est le dessein de cet ouvrage. Il faut aujourd'hui arrêter de subir.
Cécile Flé est Joinvillaise et son livre est disponible à
la bibliothèque. "La
guerre secrète des OGM" Hervé Kempf aux Editions du
Seuil Hervé
Kempf est journaliste au Monde. Il retrace 30 ans de recherche sur les OGM. Guide
"Planète attitude : les gestes écologiques au quotidien"
de Thierry Thouvenot et Gaëlle
Bouttier-Guérive. Les spécialistes du WWF révèlent ce que nous
pouvons faire au quotidien pour concrètement avoir des gestes écologiques bénéfiques
pour notre santé et notre porte-monnaie ! Disponible en librairie :
15 € Les droits d’auteur sont intégralement reversés au WWF. "Arômes
dans votre assiette la grande manipulation" de Hans-Ulrich Grimm
Ed Terre Vivante 18 € 50
Voici enfin un livre qui nous éclaire sur l'obscure manipulation des arômes
et additifs que l'industrie alimentaire nous fait ingurgiter quotidiennement.
En effet les arômes remplacent désormais certaines matières
premières, ils arrivent à masquer les goûts désagréables
comme l'amertume, qui en soit est un bon indicateur d'un produit impropre à
la consommation. |
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