LIAISONS DOUCES : MYTHE ou REALITE

 

Dans bon nombre de réunions touchant le Plan Local d’Urbanisme (PLU), il est fait état des liaisons douces qu’une ville se doit aujourd’hui de développer. Nous allons essayer de faire le point sur les propositions d’aménagement dans le cadre de la concertation actuellement en cours, puis nous avancerons quelques idées.

 

On se souvient de la réfection, maintenant ancienne, d’une moitié de l’avenue Ratel (entre Jougla et Oudinot), et son classement en « réseau vert » : rien de sérieux n’a suivi. De même, la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) des Studios proposait ces liaisons entre les quartiers Palissy et Polangis avec, cerise sur le gâteau, une passerelle au-dessus de l’avenue Gallieni. Aujourd’hui RIEN n’a été fait. Et pourtant le discours est toujours le même.

 

Les mentalités ont-elles évolué ? Reprenons les différents projets :

 

 L’équipe, lauréate du marché de définition, a fait les propositions suivantes (Extrait du rapport final avril/mai 2004) :

ü      page 18 « une passerelle sur la Marne… constitue l’un des points forts du projet »

ü      page 19 « Les aménagements sont particulièrement soignés (notamment la liaison Parc du Tremblay / Bois de Vincennes) »

ü      page 21 « Le projet prévoit ainsi la requalification des espaces verts existants et la création d’une coulée verte vers la Marne derrière l’ancienne gendarmerie ».

Ne préjugeons pas des idées soulevées (même si nous pourrions les qualifier d’utopiques), mais posons-nous un certain nombre de questions :

 

*      Comment faire la liaison entre la rue de Paris et le Bois de Vincennes ?

Sur le parking du RER devrait se construire un immeuble de bureaux. La desserte des bus prévue dans le pôle du RER se fera également sur ce parking. Ce dernier sera donc réduit en taille, il serait étonnant qu’il puisse y avoir une liaison douce agréable vers le bois.

Une piste cyclable est envisagée (venant du bois de Vincennes et arrivant à l'entrée de la station du RER) entre le couloir de circulation des bus et les voies de circulation (réduite à 2 au lieu des 3 actuelles) ; masque à oxygène et tenue de cascadeur vivement conseillés. Disons que cela a le mérire d'exister. Nous nous appuierons sur cette hypothèse dans nos propositions (voir plus bas).

Mais, bon, admettons qu’une liaison douce débouche vers la rue de Paris !!!

 

*      Comment aller de la rue de Paris vers Palissy ?

Malgré les arbres implantés rue Jean Mermoz (plan de masse consultable sur les panneaux en mairie), la liaison douce ne passera pas par cette rue. Nous ferons cependant une proposition dans ce sens car c'est la plus pratique lorsque habitant de l'autre côté du pont, on va et reviens du RER en vélo.

Dans le schéma municipal, c ’est donc vers la rue de Paris que nous arrivons.

Voie de circulation réduite à 2 au lieu des 3, dans la continuité de la rue Jean Mermoz, cela semble judicieux. L’espace dès lors est suffisant pour y réaliser une vraie liaison douce (piste cyclable, centre ville détourné, confort des piétons…), bref nous voila à l’ancienne gendarmerie (qui pourrait être à l’occasion transformée en maison des associations), descendre par derrière dans un espace aménagé, passer devant la salle de cinéma et arriver sur le quai Brossolette qu’il va falloir traverser. Sauf à revoir de manière draconienne les conditions de circulation (et il s’agit d’une voie départementale), on se demande dès lors comment accéder à la passerelle. Sans commentaires sur le coût sans doute exorbitant de cette dernière ... Les vieux Joinvillais reconnaîtront un « serpent de mer » qui refait surface chaque fois que M. Aubry veut détourner l’attention, depuis sa première élection en 1983 ! Mais bon, admettons, nous arrivons sur Palissy !!!

 

ü      Extrait de la page 6 du compte rendu de la réunion extra municipale du 15/11/2005 :

« La commune a rappelé ses objectifs : privilégier la liaison entre quartiers… ». Quand on connaît les propositions faites par la Direction Départementale de l’Equipement (DDE) qui allaient dans le sens des objectifs sus nommés et les réactions  de nos élus, on reste dubitatif.

ü      Schéma de la page 14 du compte-rendu de la réunion thématique : La mobilité à Joinville :

Si nous détaillons le dessin : un trottoir, une voie de stationnement, une voie de bus, deux voies de circulation, une voie de bus en site propre, deux voies de stationnement ( ?), une piste cyclable, une voie pour rejoindre le stationnement, une piste cyclable, un trottoir ...

Et ne parlons pas des trottoirs nouvellement refaits et sans arrêt envahis par des voitures (malgré bon nombre de places de stationnement), ni des pistes cyclables flanquées au milieu du stationnement, et concentrons-nous sur la liaison entre Palissy et Polangis ...

Dans ces conditions, comment peut-on envisager une traversée facile et sans danger de l’avenue Gallieni par un piéton ou par une personne à mobilité réduite ?

Pour ce faire, il faudrait réduire le flux de circulation et la vitesse des déplacements. Rêvons de carrefours rapprochés et réellement aménagés qui non seulement empêcheraient voitures, motos, camions, de rouler à vive allure, mais apporteraient aux piétons une réelle sécurité.

 

La situation est complexe mais des solutions existent. Les réalisations antérieures nous laissent perplexes. De là à dire que les propositions faites dans le document : Route nationale 4 "redistribuer l'espace public au profit de tous les usagers" n’engagent que ceux qui veulent y croire, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas.

Les liaisons douces sont des bouffées d’oxygène dans nos villes envahies par les voitures (que celles-ci soient de moins en moins polluantes ne change rien au problème).

 

Nous serons aussi attentifs à ce que l’objectif des liaisons douces ne soit pas un prétexte pour faire accepter d’autres projets.

Les Hauts de Joinville doivent offrir des espaces (verts) publics de surface décente (rappelons la norme de 10 m2 par habitant, alors que les Joinvillais n’en disposent pas du tiers), des bâtiments à taille raisonnable (4 étages en plus du rez-de-chaussée) et construits en respectant de vraies normes environnementales, accueillir des commerces variés, décidés selon une typologie définie dans un cahier des charges (voir à ce titre « Construire ensemble une ZAC écologique »). Et pourquoi pas des artisans ?
De la part de la Municipalité, s’abriter derrière l’objectif du projet de Schéma Directeur de la Région Ile de France -SDRIF- (densifier les centres-villes) est un argument fallacieux, d’autant plus que le SDRIF n’est pas finalisé.
Cela évite de se poser la question du réaménagement du territoire de manière plus globale.
Pour nous, l’agglomération parisienne ne peut plus croître indéfiniment, ni en étendue, ni en population (sommes-nous pour autant naïfs comme se complaisent à le dire certaines personnes ?).

 

C’est en étant nombreux dans toutes les « concertations » décidées par la Municipalité que nous pourrons infléchir les choix qui seront faits. Inlassablement, nous vous y invitons.

 

Parce que nous pensons la réalisations d’aménagements possible (et cela rapidement) pour les liaisons douces, nous ne nous contentons pas d’expliquer pourquoi les propositions municipales ne nous paraissent pas crédibles, nous présentons quelques projets.

Certains aménagements, comme la montée et la descente de la rue
Jean Mermoz,
peuvent faire l'objet de décisions rapides.

Montée rue Jean Mermoz (en venant du pont)

Stationnement en zone bleue en partie sur le trottoir
(facile car peu haut : 10 à 12 cm).
La largeur de ce dernier passant de 2m80 à 2m
(il est de 1m60 sur le pont à l'endroit des bacs à fleurs).

Cette solution laisse la place à une piste cyclable de 1m45 et
une voie de 3m pour les véhicules .

Cette répartition ne nécessiterait qu'un marquage au sol, marquage qui permet à chacun de se situer dans la rue.

Descente rue Jean Mermoz (en allant vers le pont)

Un peu moins simple que sa montée, l'aménagement de la descente est tout de même envisageable.

La piste cyclable tracée au sol venant de la trémie de la RN4 s'engage le long des voitures stationnées en épis.

Il faut de ce côté créer les mêmes conditions que pour la montée et ne pas se laisser aller à plaider pour une deuxième voie de circulation (en bas au niveau des feux) car cette voie n'existe que dans l'absolu. Elle est en effet la moitié du temps utilisée par des véhicules en faux stationnement.

Recréer un réel espace de stationnement en zone bleue est un objectif qui avantagerait les riverains

 

D'autres aménagements , comme celui du pôle du RER, s'imaginent en plusieurs temps ; d'abord un traçage au sol permettra aux cyclistes venant du parking du RER de se positionner plus facilement dans la circulation puis des travaux sur la chaussée lors du réaménagement de la rue Jean Jaurès et du passage à 2 voies. Il faut bien sûr qu'il existe une piste bi-directionnelle dans la rue de Paris de manière à rejoindre St Maur et St Maurice.

L'aménagement d'un parking à vélos plus imposant à la gare est un des pré-requis à l'utilisation plus importante des bicyclettes. Ce parking pourrait être en partie devant, en partie derrière dans le nouvel aménagement du trafic de bus. Mentionnons qu'à ce sujet, nous avons émis des propositions auxquelles la mairie n'a jamais données suite (Voir dossier pôle du RER). Il est également souhaitable de prévoir un parking distinct pour les deux roues à moteur.

Réaménagement du carrefour du RER.

Passage de 3 à 2 voies de circulation , création d'une piste cyclable venant du bois de Vincennes (viendra-t-elle du carrefour de beauté qui ne fait pas partie de la commune ? Il faut le souhaiter). Tous ces travaux sont envisagés dans le dossier du pôle du RER.

A la sortie de la gare, nous avançons quelques idées pour que les cyclistes utilisant le RER puissent s'intégrer dans le traffic sans difficulté :
- Recul léger du feu pour les bus et du feu pour la piste cyclable. Les vélos venant du RER pourraient se glisser sur la zone quadrillée de notre dessin dans l'attente du 2è feu vélo situé sur le poteau du feu voitures.
- Mise en place d'une temporisation des feux (1-feu voiture
J-Jaurès, 2-feux voitures J Mermoz et E Moutier, 3-feux Bus et rampe de la RN4, 4-feu vélos). L'électronique permet de régler à convenance le temps des feux et même de demander l'allumage d'un feu.
- Marquage au sol d'une bande cyclable rappelant aux voitures la possibilité de croiser des vélos sur la trémie de la RN4.

En cliquant sur le dessin vous pourrez comparer
nos propositions et la réalité.

d'autres aménagements, enfin, comme le carrefour de la Résistance font l'objet de quelques travaux,
à priori, dans le cadre d'une voirie municipale.

Aménagement d'une piste cyclable
Carrefour de la Résistance

 

Lorsqu'on vient des quartiers Polangis et Palissy et qu'on emprunte la piste cyclable sur le pont :

- Effectuer un marquage au sol après la dépose rapide de l'île Fanac (comme il existe avant).
- Retirer la 1ère des (4 ou 5) barrières pour continuer le marquage de la piste cyclable et enchaîner par la montée rue J Mermoz (voir plus haut).

- Disposer un feu vélo avec une temporisation qui lui serait propre (de l'ordre de 30") au moment où le feu passe vert pour les piétons dans leur traversée de la RN4.

En cliquant sur le dessin vous pourrez comparer
nos propositions et la réalité.

Ce sont des liaisons douces utiles car bons nombres de personnes vont et viennent au RER. Le parcours proposé dans le cadre du magazine " Plus belle la ville ", s'il se met un jour en place, sera considéré comme une jolie promenade à travers notre commune et pourrait, permettre de rejoindre le parc du Tremblay par un autre chemin.

C'est un début au prix de quelques aménagements faciles et peu coûteux.

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