Joinville Autrement : les Ecologistes pour Joinville

 

AUTONOMIE ET COOPERATION

 

Il ne m’est pas permis de m’exprimer directement ici sur l’élection présidentielle. Je peux en revanche revenir sur les enseignements de la campagne électorale. Les Français finalement se sont affrontés au nom d’avenirs différents, qu’ils jugent plus ou moins souhaitables. Chacun a pris conscience de la nécessité de réformer profondément la société, l’économie et la politique de notre pays ; les divergences commencent quand il s’agit de préciser le sens et les modalités des réformes nécessaires. Ainsi, le mois dernier, à Joinville, une élue de l’opposition de droite prétendait nous expliquer que le plus important était la liberté des capitaux, Wall Street Journal à l’appui, et invitait les moins favorisés d’entre nous à s’interroger sur le coût des aides qu’ils perçoivent. Pour les écologistes, le « chacun pour soi » qui sous-tend ces discours est suicidaire. La société est comme un corps humain, il serait ridicule de privilégier la tête, les bras, les jambes ou l’estomac, chaque organe a son utilité, est nourri, et a ses obligations envers le tout.

 

On pourrait croire que ces positions des uns et des autres, c’est le plus important. Pas si sur. La qualité des débats est aussi capitale, qu’il s’agisse de choisir un Président de la République ou un projet d’urbanisme communal. Si nous sommes au clair de nos priorités et loyalement informés, nous aurons moins de risque de regretter notre choix plus tard. C’est pourquoi bien des politiciens, comme la seiche, jettent de l’encre pour brouiller leur trajectoire. Invectives et petites phrases flattent notre goût pour le combat, et nous distraient du fond. Un jour on dit une chose à un groupe social, le lendemain on dit le contraire à un autre groupe. Et on braque ces groupes les uns contre les autres. Tout est fait pour que les gens se déterminent en fonction d’une personnalité, construite artificiellement par des conseillers en communication. Quand on en est là, il n’y a plus de citoyens, mais des masses à la recherche d’un protecteur.

 

Le bon côté de la campagne électorale, c’est que des problèmes trop négligés se sont placés sur le devant de la scène. L’environnement et le logement y ont eu droit. La défense des droits de l’homme s’est aussi invitée, avec notamment la situation des sans-papiers. Ces mouvements ont profité de l’afflux de personnes motivées par les enjeux électoraux, mais ils sont avant tout portés par le dévouement de bénévoles, en dehors des élections. Je forme le vœu que ces mobilisations ne retomberont pas trop, s’enracineront et prospéreront pour aiguillonner les politiques en tous temps. La Fontaine nous a mis en garde contre le sort des grenouilles qui voulaient un roi : soyons plutôt des humains, et prenons nos affaires en main.

 

 

 

Michel LAVAL

01 48 83 77 70

www.joinville-ecologie.org

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