TRAVERSEE DE LA MARNE : UNE PASSERELLE OU UN PASSEUR ?
Une passerelle sur la Marne : le serpent de mer
favori de M. Aubry
Depuis
la création de Joinville-Ecologie (1988), nous entendons périodiquement la
majorité municipale faire miroiter aux Joinvillais la création d’une passerelle
sur la Marne. Cette idée séduit au premier abord, dans une commune coupée en
deux moitiés, seulement reliées par le Pont de Joinville (ainsi il est vrai que
le Pont du Petit Parc, à condition de passer sur la rive droite par le vieux
Saint-Maur). L’expérience nous a enseigné que cette proposition n’était pas
sérieuse, et servait essentiellement à détourner l’attention du public mal
informé des vrais problèmes. Ainsi au début de la concertation sur la ZAC des
« Hauts de Joinville », rue de Paris, dont l’enjeu principal est la
construction d’environ 400 logements, on a braqué les projecteurs sur
l’hypothétique création d’une passerelle reliant la jetée de l’écluse au port
de plaisance. Bien entendu, les naïfs n’ont pas manqué pour en féliciter le
Maire sur les registres « de concertation » ! La Municipalité
n’en parle plus beaucoup aujourd’hui … Il est vrai que nous avons fini par
faire dire au responsable de l’urbanisme que le coût d’une telle passerelle
était évalué à près de 3 millions d’euros ! Que n’entendrions-nous pas,
nous autres écologistes, si nous étions assez irresponsables pour jouer ainsi
les marchands d’illusions !
Plutôt
qu’investir lourdement, subventionner un service
Certains
se souviennent encore du passeur qui, jusqu’aux années 1970, assurait la
traversée des riverains et touristes entre le boulevard de la Marne à Nogent et
les guinguettes de Joinville. Une telle activité n’est pas viable
économiquement aujourd’hui, à moins d’être subventionnée. On aurait tort de
s’en offusquer : ce serait pour nous une décision de saine gestion,
puisque socialement utile, tout en évitant un investissement lourd à
l’esthétique douteuse qui pèserait bien plus sur les finances communales. Pour
la quatrième année consécutive, à côté de chez nous, une association montre
l’exemple.
Passeurs
de rives, entre Nogent et Champigny
L’association
« Au fil de l’eau », née en 1981, a ressuscité l’activité ancestrale
des passeurs en créant, entre le port de Nogent et le Tremblay à Champigny, des
navettes pour franchir la Marne, à la grande satisfaction des habitants et des
promeneurs. Cette année, ce service reprendra à partir du 27 mai, jusqu’à fin
septembre, les samedis et dimanches, de 13 heures à 20 heures, la fréquence
dépendant de l’affluence. En 2005, ce sont 8500 usagers qui ont emprunté ce
« passeur de rives ». Les randonneurs commencent à se passer le tuyau
… L’association utilise des catamarans fluviaux motorisés, bâchés ou à toit
fixe, certains équipés de moteurs électriques. Ils sont accessibles aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes. Il s’agit
aussi d’un chantier d’insertion : cette prestation de loisir gratuite est
assurée par des salariés-apprenants, formés aux métiers de l’animation et de la
navigation, et leur encadrement. Les partenaires financiers qui rendent ce
service possible sont le Conseil Général, les deux communes concernées, ainsi
que la communauté d’agglomération « Vallée de la Marne » (Nogent – Le
Perreux). L’association « Au fil de l’eau » s’occupe de tout le
reste, ingénierie, conception et entretien des bateaux, encadrement de
l’activité, aménagement des pontons d’embarquement, autorisations auprès de VNF
(Voies Navigables de France), commission de surveillance … Bien sur, des
esprits grincheux pourront soutenir que le week-end, ce n’est pas assez. Mais
ce service pourrait prendre de l’ampleur (les mercredis seraient déjà
envisagés). Un exemple dont Joinville
pourrait s’inspirer …
Pour
en savoir plus …
(Mai 2006)