FRANCE 5
Auteur : LUGONES ROBERTO
Durée : 00:52:00
Réalisateur : LUGONES ROBERTO Avec la participation de : FRANCE 5,CNC (CENTRE
NATIONAL CINEMA)
Production : VIGILUCCI DANIELE,MANO A MANO Production déléguée : CHEVEREAU HÉLÈNE,LE
PEUTREC CHRISTIAN
Diffusions: 22/07/2008 à 20:40 http://www.france5.fr/videos/?id=2736
Guarani : main basse sur l'eau.
C'est la troisième plus grande réserve
d'eau douce du monde.
Cette formidable éponge de pierre est gorgée de suffisamment d'eau pour abreuver
la planète entière pendant deux siècles.
L’aquifère Guarani, qui s’étend
sous quatre pays d’Amérique du Sud, est l’une des plus importantes réserves
souterraines d’eau douce de la planète. Une manne pour les populations, les
grandes exploitations agricoles, les industriels de l’agroalimentaire… mais
aussi pour le puissant voisin nord-américain, soupçonné de vouloir s’en emparer.
D’une surface estimée à plus d’1,2 million de km2, soit deux fois la France,
et d’une contenance d’au moins 55000 km3, l’aquifère Guarani est un trésor inestimable.
Gigantesque réserve d’eau douce souterraine, il s’est formé il y a soixante-cinq
millions d’années sous quatre nations sud-américaines : le Brésil, l’Argentine,
le Paraguay et l’Uruguay.
Dans chaque pays, cette immense ressource en eau fait surgir une problématique
différente :
- surexploitation et risque de pollution au Brésil,
- présence militaire américaine en vue d'en prendre le contrôle au Paraguay
- sous couvert de la Banque mondiale, une cohorte de sociétés ou de multinationales
qui cherchent à l'exploiter pour leur plus grand profit.
Parler de l'aquifère guarani, c'est prendre conscience de la valeur de cette ressource dorénavant rare, qui en Amérique latine à l'instar des autres richesses, furent pillées pendant plusieurs siècles et c'est ouvrir une boîte de Pandore, celle des sujets sensibles ou paranoïa, rumeurs et réalités se mêlent...(Programme sous-titré par télétexte pour les sourds et les malentendants).
Découverte il y a trente ans et
encore largement méconnue, l’immense source a permis le développement d’un grand
nombre de villes-champignons.
Ses puits, officiels ou clandestins, font également le bonheur des grands propriétaires
terriens, qui y puisent à loisir pour irriguer leurs immenses champs de canne
à sucre, utilisée pour la fabrication de biocarburants comme l’éthanol.
Pour leurs complexes industriels de cellulose ou de sodas, les multinationales
ont également fait main basse sur ses eaux offertes gracieusement contre des
emplois.
Mais de lourdes menaces pèsent aujourd’hui
sur cette manne.
Les engrais et pesticides, déversés à outrance, ainsi que l’absence d’usines
de traitement des eaux usées dans les zones urbaines risquent en effet, dans
un avenir proche, de contaminer l’aquifère.
L’intensification du bétonnage empêchant, quant à elle, sa recharge naturelle
par infiltration des eaux de pluie.
Face aux périls, la riposte s’organise.
La plus grande menace semble venir
des Etats-Unis.
Point de départ de l’enquête menée sur le continent sud-américain par Roberto
Lugones : la zone franche de Ciudad del Este.
Située au Paraguay, à la frontière entre le Brésil et l’Argentine, la petite
ville est un vaste supermarché à ciel ouvert.
Elle est aussi au coeur de tous les trafics.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, arguant que des réseaux terroristes
islamistes bénéficieraient de soutien dans cette région dite des « trois frontières
», les Etats-Unis y ont renforcé leur présence.
Alimentant dès lors toutes les rumeurs : « Ils veulent s’approprier l’aquifère
comme ils se sont approprié le pétrole en Irak », s’inquiète, comme beaucoup,
un habitant.
Des peurs floues, confortées néanmoins par les faits.
Ainsi, en 2006, le secrétaire d’Etat à la Défense Donald Rumsfeld a-t-il obtenu,
en contrepartie d’un accroissement de l’aide humanitaire, l’immunité totale
pour les forces d’intervention américaines déployées au Paraguay…
Mais d’un bout à l’autre du continent
sud-américain, Indiens, « paysans sans terre », ONG et organisations écologistes
montent au créneau, bien résolus à ne laisser personne, et surtout pas le puissant
voisin, faire main basse sur les eaux du réservoir.
Bravant les recommandations de la Banque mondiale et du FMI, qui exigent des
appels d’offres internationaux pour l’étude et l’exploitation de la source,
la riposte s’organise.
Un « projet Aquifère » a été mis sur pied par les quatre états concernés.
En Uruguay, l’eau vient d’être inscrite dans la Constitution comme bien fondamental.
Quant à savoir si cette mobilisation
permettra aux réserves de bénéficier de manière raisonnée aux populations locales,
rien n’est moins sûr.
En tout cas, le temps presse.
Selon les associations écologistes, le niveau de la source aurait déjà baissé
de plusieurs dizaines de mètres…
http://wiki.france5.fr/index.php/GUARANI_MAIN_BASSE_SUR_L%27EAU
Voir : [PDF]
Réserve aquifère Guarani Format de fichier: PDF/Adobe Acrobat -