L’aménagement de la RN4 (ave Gallieni)

« redistribuer l’espace public

au profit de tous les usagers »

 

 

Rien que l’objectif du titre est à lui seul un paradoxe.

Comment peut-on imaginer que tous les usagers y trouveront leur compte ?

Est-il raisonnable de vouloir faciliter la circulation des transports en commun sans toucher au trafic de voitures ?

Peut-on améliorer la fluidité du trafic sans diminuer l’espace réservé aux autres usagers ?

L’espace dans lequel doit se réaliser le projet n’est pas extensible.

Des pistes cyclables dignes de ce nom, de l’espace pour les piétons, de la place pour le marché, une liaison entre les deux quartiers (Palissy et Polangis), des places de stationnement en nombre suffisant, des transports en commun circulant facilement et un trafic routier fluide… Tout cela est-il conciliable ?

Ne va-t-il pas falloir à un moment décider d’orientations précises ?

 

 

L’aménagement de l’avenue Gallieni est une idée assez ancienne :

¨En 1998 les mairies de Joinville et de Champigny avaient demandé à la direction départementale de l’équipement (DDE) une étude (dossier Rousseau).

Cette dernière qui proposait plusieurs projets n’a jamais connu de suite à Joinville. De son côté Champigny mettait en place (timidement certes) quelques aménagements entre le lycée L Wallon et le pont de la SNCF.

¨Lors de la mise en place de la « ZAC des studios » dans les projets municipaux, la réalisation d’un lien entre les quartiers de Polangis et de Palissy, une passerelle et certains aménagements de la RN4 étaient au programme.

 

Tout récemment dans le cadre du plan de déplacements urbains d’Ile de France (PDUIF), la DDE s’est vue confier à nouveau le dossier.

Il s’agit dès lors de développer les transports collectifs et de mettre en place des circulations douces sur la RN4 entre Joinville et Pontault Combault.

L’ancienneté de la voirie nécessite un réaménagement complet qui doit (c’est l’un des objectifs du projet) améliorer la qualité de vie des riverains.

Un comité d’axe a donc été mis en place sous l’égide de l’Etat, du Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF) et de la Région. Le département et bien sur les municipalité sont parties prenantes de la démarche.

 

Les règles de financement seront les suivantes (cf : plaquette d’informations publiques) : « Pour les aménagements de voirie, points d’arrêt, régulation et systèmes embarqués, l’Etat, la Région et le STIF financent à parts égales à hauteur de 610 000 € HT au maximum par kilomètre (hors études).

Pour les aménagements complémentaires (partage de voirie, circulations douces, stationnement…) les collectivités assurent 50 % du financement, l’Etat ; la Région et le STIF assurant le solde à parts égales. Montant maximum : 610 000 € par km.

Les autres dépenses (compléments à l’accessibilité des points d’arrêts, système d’information) sont assurées par la Région et le STIF ».

 

Un projet de réaménagement des alentours de la gare du RER est à l’ordre du jour (pôle du RER). Ce projet s’étend de la Gare jusqu’au carrefour de la résistance (lire à ce sujet les propositions faites par Joinville Ecologie dans un autre de nos dossiers).

Compte tenu de la réfection récente du pont de Joinville, il serait dommage de ne pas profiter de ces occasions pour faire des liens concrets et profitables pour les riverains entre ces démarches.

 

La mise en œuvre du PDUIF est conduite par le comité d’axe. Ce dernier est une instance partenariale entre (nous l’avons déjà cité) l’Etat, la Région, le STIF, le département, la commune mais aussi les opérateurs de transports, les représentants du monde économique et les associations.

Une réunion publique a au lieu le 28 janvier 2004, période pendant laquelle une exposition des aménagements proposés était faite en mairie. Chacun a pu ainsi s’exprimer sur un registre.

 

Actuellement, pourtant, le projet est au point mort.

A cela plusieurs raisons :

  1. La concertation publique sur toute l’étendue de l’axe (Joinville – Pontault) vient juste de se terminer. La DDE doit en faire un compte rendu qu’elle communiquera aux différents partenaires.
  2. Le manque de détermination de la municipalité de Joinville de faire avancer le projet.
  3. La difficulté pour chaque payeur de trouver la satisfaction de ses objectifs. L’Etat privilégie la qualité de la voirie  et la sécurité routière ; la Région, la circulation piétonne et cycliste ; le STIF quant à lui opte pour les facilités de circulation des transports en commun. La mairie voudrait que le transit ne diminue pas pour contenter les commerçants.

 

Or la réalisation des travaux par tranches successives est prévue à partir de début 2005 pour une durée évaluée à 24 mois.

La DDE doit faire une proposition pour le mois de septembre 2004.

Nous le voyons le temps est quelque peu compté.

 

Joinville Ecologie émet quelques propositions :

 

Le transit sur la RN4 est essentiellement un transit ponctuel. Même si une des finalités de cette nationale est de permettre le passage de nombreux automobilistes pour rejoindre leur lieu de travail puis leur domicile, nous pensons que cela ne peut pas se faire au détriment des riverains. Limiter le nombre de voies dédiées à la circulation, c’est faire le choix d’une meilleure qualité de vie pour les Joinvillais tant dans leurs déplacements locaux que dans leurs échanges entre quartiers. C’est diminuer le nombre de décibels et le taux de pollution mais c’est aussi retrouver des possibilités de stationnement et ainsi permettre aux automobilistes de s’arrêter plus facilement. C’est augmenter la sécurité pour tous et notamment pour les enfants, les personnes à mobilité réduite et les cyclistes.

 

Tous ces arguments ne valent-ils pas que l’on ose certaines décisions ?

 

 

Philippe Beck

 

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