Joinville Autrement :
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DES PARASITES AU ZOO DE VINCENNES
Beaucoup de Joinvillais et
d’habitants de l’Est parisien sont attachés au Parc zoologique de Paris. Ouvert
en 1934, sa mission, outre notre délassement, est double : l’éducation du
public et la conservation d’espèces animales menacées d’extinction. Mais,
depuis de nombreuses années, le « Zoo de Vincennes » vit une lente
agonie. Aujourd’hui, certains maires de communes riveraines et quelques
« stars » de second ordre prétendent voler à son secours. Un appel à
la charité publique a été lancé, avec l’appui d’une chaîne d’animaleries, d’une
autre de jardineries, et d’une troisième de restauration. Pour gagner quelques
sous, on a même permis à un film d’animation de faire sa publicité sur le grand
rocher. Doit-on critiquer une initiative, aussi dérisoire soit-elle, qui semble
aller dans le bon sens ? Oui, lorsqu’elle sert surtout à masquer la vraie
nature du problème !
Rappelons d’abord que la
rénovation complète du Zoo de Vincennes est estimée entre 60 et 90 millions
d’euros. Les quelques dizaines de milliers d’euros récoltés auprès de
particuliers et d’entreprises, et même les 3 millions d’euros débloqués par le
gouvernement, représentent donc une goutte d’eau. Rappelons ensuite que le Parc
zoologique est un établissement du Muséum National d’Histoire Naturelle. Depuis
plus de deux siècles, cette institution est l’une des premières, au niveau
mondial, dans l’étude de la Nature. Mais le vent a tourné. Les distingués professeurs
du Muséum ne sont pas des courtisans, mais des gêneurs, enclins à produire des
rapports scientifiques allant à l’encontre des intérêts des
« aménageurs » de tout poil. Conséquence : depuis des décennies,
l’Etat soumet le Muséum à la diète (la rénovation de la « Grande
Galerie », un des grands travaux du précédent Président, est l’arbre qui
cache la forêt). Et le Muséum n’a plus été capable d’entretenir, et encore
moins de moderniser, son Parc zoologique, se contentant d’encaisser les droits
d’entrée.
Pour sauver le Zoo de
Vincennes, un partenariat public-privé a été annoncé,
bien dans l’esprit de notre temps de « libéralisme économique ». Les
orientations scientifiques risquent de ne pas peser lourd : il y a de
l’argent à faire avec les parcs d’attraction animaliers ... C’est vraiment se
moquer du monde. Au plus haut niveau, on fait de grands discours sur
l’effondrement de la biodiversité, qui privera l’humanité des beautés et des
ressources de la Nature. L’Etat doit être cohérent, et doter la principale
institution française dans le champ des sciences naturelles, qui fait
aujourd’hui pitié dans le monde entier, des moyens de rénover son Parc
zoologique, et au delà, de remplir ses missions d’étude et de protection du
monde vivant.
Michel LAVAL
01 48 83 77 70
Pour une contribution
vraiment utile, vous pouvez adhérer à :
Société des Amis du Muséum
National d’Histoire Naturelle,
57 rue Cuvier, 75231 Paris
Cedex 05
Tél. : 01 43 31 77 42
– Courriel : steamnhn@mnhn.fr
Cotisation : 31 € (20
€ pour les juniors et étudiants jusqu’à 25 ans)