(Nom de la liste) Joinville Autrement : les Ecologistes pour Joinville

 

(Titre de l’article) DECENTRALISATION : DU MAUVAIS USAGE D’UNE BONNE IDEE


La France est le premier pays à avoir construit une organisation centralisée, avec la monarchie capétienne, les révolutionnaires jacobins, enfin l’empire napoléonien. Les écologistes ont toujours plaidé pour que les décisions, autant que possible, soient prises près des Français, dans les communes ou dans les régions, plutôt que dans un ministère à Paris. Nous avons été en partie entendus en 1982 avec les débuts de la décentralisation. Les régions ont décollé, et les communes ont été émancipées, en matière de délivrance des permis de construire par exemple. Le préfet, représentant l’Etat central, ne décide plus de tout.

 

Le premier ministre, prétendant poursuivre la décentralisation, a réussi à discréditer cette excellente idée ! En effet, il ne s’agit pas vraiment de rapprocher ceux qui dirigent de ceux qui sont dirigés, comme nous le souhaiterions, mais de faire d’une pierre deux (mauvais) coups. D’abord, transférer aux collectivités locales des compétences qui étaient celles de l’Etat central, sans leur transférer les ressources qui vont avec. Ce sera ainsi à elles d’augmenter leurs impôts ... Ensuite, transférer les décisions vers un niveau inférieur, sans contre-pouvoirs efficaces, ce qui donne des privilèges exorbitants à des potentats locaux.

 

Les dépenses des communes (81 milliards d’euros, hors groupements) représentent plus de la moitié de celles de toutes les collectivités locales, et celles-ci représentent plus de la moitié des dépenses de l’Etat central (278 milliards, chiffres 2003). A Joinville, nous avons prévu de dépenser 37 millions d’euros en 2004. Hélas, entre deux élections, le maire et sa majorité font à peu près ce qu’ils veulent : la loi a privé les groupes d’opposition des moyens de contrer les mauvais projets. Nous ne pouvons que vous prendre à témoin, ou aller devant les tribunaux. Et si en théorie l’ensemble du Conseil Municipal administre la commune, en pratique il se dépouille dès l’élection d’une bonne part de ses compétences au profit du maire, qui n’aura pas de comptes à rendre. Le 18 mars dernier, vos élus ont même donné à M. Aubry de nouveaux pouvoirs, dont celui de décider des rapports financiers entre la commune et les constructeurs d’une ZAC. Seuls les écologistes s’y sont opposés.

 

La tentation est donc forte de s’opposer à « la décentralisation ». Il faudrait plutôt défendre une autre décentralisation. Faire prendre les décisions au plus près des citoyens, mais en favorisant l’émergence de vrais contre-pouvoirs. Doter les collectivités des ressources nécessaires à leurs nouvelles missions. Clarifier les compétences. Et bien sur, assurer la solidarité entre collectivités riches et pauvres par des transferts financiers suffisants. Bref, au lieu d’une décentralisation qui nous ramène à la féodalité, une décentralisation qui renforce la démocratie ... Chiche ?

 

 

Michel LAVAL

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